Comment l’aider efficacement à faire ses devoirs ?
L’enfant qui apprend a besoin d’être entouré mais pas forcément assisté. Voici comment faire la différence entre ces deux notions.
Les parents ont parfois tendance à penser que la réussite scolaire d’un élève se joue sur la quantité de travail qu’il est amené à faire à la maison. Il n’en n’est rien et heureusement ! Un enfant qui ne fera que la moitié de ses devoirs en ayant correctement assimilé cette partie là, sera toujours plus avantagé par rapport à celui qui aura le sentiment d’avoir tout fait, mais en n’ayant quasiment rien retenu.
Toute la difficulté pour les parents est de trouver le juste de milieu entre un certain détachement par rapport à ces fameux devoirs et une attention somme toute importante. Voici quelques conseils pour les aider, en fonction du type d’exercice qu’ils ont à faire.
- Les 5 règles de base pour bien l’encadrer
Il est déjà parfois très difficile pour un enfant de se remettre au travail après une journée d’école. N’en rajoutez pas en lui imposant une pression supplémentaire et en n’opérant qu’une fonction de contrôle. Accompagnez-le plutôt de manière constructive dans sa démarche.
Les bons outils auxquels on ne pense pas toujours
Loin des gadgets qui envahissent parfois l’environnement scolaire des enfants, il existe des outils indispensables, à avoir sous la main avant de se mettre au travail.
S’organiser pour bien travailler, c’est aussi être équipé... Petite liste (non exhaustive) des indispensables auxquels on ne pense pas toujours : le dictionnaire, le répertoire, les fiches bristol, le surligneur, l’atlas, l’encyclopédie. - Règle n°1 : aidez-le à déterminer quels sont les meilleurs moments et endroits pour qu’il fasse ses devoirs. Restez à son écoute afin qu’il puisse travailler dans les meilleures conditions possibles. Des conditions qui très souvent lui sont propres. Vous ne supportez pas de travailler dans le bruit, lui ne réussit à avancer qu’avec un fond de musique...! Vous avez besoin d’être seul pour vous concentrer ? Il n’arrive à travailler que dans la cuisine ! Autant de critères importants pour qu’il soit dans son élément. De même, s’il préfère faire ses devoirs avant de goûter afin de profiter du début de soirée ou s’il préfère, au contraire, faire une pause avant de commencer, ne l’en empêchez pas. L’essentiel est que vous l’aidiez à trouver son rythme de travail.
- Règle n°2 : ayez une attitude positive face aux devoirs que lui propose l’école. Il ne s’agit pas, en effet, de vous mettre dans une position de contestation vis à vis du système, surtout devant votre enfant. S’il est un peu paresseux ou s’il a des problèmes en classe, cela risquerait de le conforter dans sa position. Dans le cas ou vous auriez des choses à reprocher à sa maîtresse, à l’un de ses professeurs ou de manière plus large, à l’établissement, mieux vaut solliciter un rendez-vous et aller en discuter directement avec les personnes concernées.
- Règle n°3 : ne faites jamais ses devoirs à sa place. Le petit dernier se traîne... Qui n’a pas eu la tentation un jour de faire l’exercice de grammaire ou les multiplications à sa place pour gagner du temps. Attention, les professeurs se rendent très vite compte qu’ils notent parfois les parents et non les enfants sur les devoirs faits à la maison. Mais surtout, en agissant ainsi, vous ne lui rendez pas service car il n’a peut-être pas bien compris telle ou telle règle. L’école n’ayant pas toujours les moyens de revenir sur des notions non acquises, il est de votre ressort de les revoir avec votre enfant s’il y a problème. Pensez-y, pour ne pas le placer dans une situation difficile par rapport au reste du programme.
- Règle n° 4 : ne le stressez pas. Plutôt que de le contrôler en permanence, montrez-lui que vous vous intéressez vraiment à ce qu’il étudie. En lui faisant partager vos goûts, vos expériences, en discutant. Il est de votre responsabilité, lorsque le temps vous le permet ou lorsque vous serez en mesure d’en prendre pour cela, de faire de ce moment, un moment de partage. Les devoirs ne doivent pas constituer une course contre la montre ou une performance supplémentaire, mais plutôt un moment pendant lequel l’enfant a enfin le temps de faire le point sur ses connaissances.
- Règle n°5 : n’hésitez pas à faire intervenir un de ses camarades s’il ne comprend pas un énoncé. Il est toujours très rassurant pour un enfant de savoir qu’il peut compter sur un de ses pairs en cas de problèmes. Le coup de téléphone en cas de panne sèche devant un énoncé peut-être de bon conseil. Si vous-même n'arrivez pas à élucider l’objectif d’un exercice, laissez-le se débrouiller seul. La discussion entre camarades autour des devoirs est un bon moyen de le responsabiliser face à son travail et de lui faire prendre conscience de la valeur que peut avoir la notion de solidarité.
- Les astuces à connaître en fonction du type d’exercice Apprendre peut parfois se faire de manière ludique. Et si l’école n’a pas toujours le temps de proposer ce genre d’alternative aux enfants, suivez ces quelques conseils, facilement applicables aux devoirs à la maison. - Il doit revoir ce qu’il a fait en classe. A priori, c’est l’exercice que préfère l’enfant car il considère qu’il lui suffit d’avoir relu ce qu’il a appris en classe pour le maîtriser ! Mais ce n’est pas aussi simple. Avant de considérer une leçon comme acquise, vous devez vous assurer que votre enfant sera capable de répondre à un certain nombre de questions.
Que lui proposer ? Commencez par lui donner des repères dans cet apprentissage : s’il s’agit par exemple d’une leçon d’histoire, dites-lui quelles seront les dates importantes qu’il devra retenir avant de considérer sa leçon comme apprise. Proposez-lui ensuite de lire son texte, de refermer son livre et d’expliquer la leçon à un tiers en se mettant dans la peau d’un professeur. Il peut aussi, si sa mémoire est plus auditive que visuelle, réaliser, tel un journaliste, un compte-rendu de ce qu’il a lu, en l’enregistrant sur un magnétophone. Une fois la leçon relue (autant de fois que l’enfant en ressent le besoin), posez-lui quelques questions qui vous permettront de savoir s’il a bien compris ce qu’il a appris : pourquoi tel ou tel pays est pauvre ? Peux-tu me calculer l’aire ou le périmètre de ce triangle ou de ce carré ? Etc…
- Il doit apprendre par cœur Qu’il s’agisse d’un texte ou d’une table de multiplication, l’enfant doit passer à un moment ou un autre de sa scolarité par cette étape. Cela lui permet d’acquérir des réflexes qui deviendront par la suite inconscients, afin de lui permettre de se concentrer sur autre chose.
Que lui proposer ? Il faut l’aider à reformuler son idée. Essayez de savoir dans un premier temps si votre enfant a plutôt une mémoire visuelle ou auditive. Dans le premier cas, demandez-lui de fermer les yeux et de visualiser sa leçon ou encore de retranscrire l’idée de base sous forme de dessin. Si sa mémoire est auditive, le magnétophone est une bonne alternative. Demandez-lui de réciter sa leçon en l’enregistrant. Pour les plus petits, pourquoi ne pas envisager d’apprendre les leçons en chansons. Dans les deux cas, le but du jeu est de lui faire retranscrire l’idée de base contenue dans sa leçon, mais avec ses mots à lui afin de vérifier qu’il l’a bien enregistrée.
- Il a un exercice à faire C’est sans doute la partie qu’il va trouver la plus laborieuse car, en plus de devoir réfléchir et apprendre, il va devoir écrire.
Que lui proposer ? Il faut avant tout lui apprendre à bien lire un énoncé. C’est souvent à cause d’une négligence au départ que les élèves ont du mal à résoudre les problèmes. N’hésitez pas à lui faire lire une notice d’un jouet à monter pour lui faire comprendre combien c’est important. Et attention, contrairement à ce que l’on pourrait penser, les consignes d’exercice ne contiennent pas toutes les infos en début d’énoncé. Prenez le soin d’aller jusqu’au bout du texte avec lui car c’est parfois dans la dernière phrase que l’on prend conscience de l’objectif à remplir.
- Il a un exposé à préparer La règle d’or est de s’y prendre suffisamment à l’avance pour avoir le temps de compiler toute la documentation nécessaire. Mais la tentation est grande de s’y prendre au dernier moment...
Que lui proposer ? Faites-lui comprendre qu’un travail ne commence pas seulement au moment où l’on se met au bureau mais à partir du moment où on en a le souci. Pour collecter les informations dont il aura besoin, il pourra utiliser plusieurs méthodes : un petit carnet où il peut noter une idée par page, des affiches placardées dans sa chambre, un magnéto etc... Avant, bien sûr, de relier les éléments entre eux.
- L’aider à appliquer ce qu’il a appris C’est sans doute le meilleur moyen de lui faire intégrer une notion à part entière. Il a besoin de se l’approprier, et pour cela, il est nécessaire de passer par une étape pratique.
Que lui proposer ? S’il a des problèmes d’arithmétique, faites-le participer à l’évaluation du budget du goûter d’anniversaire ou de ses vacances. Si par contre il n’est pas très bon en français, faites-lui rédiger ses cartons d’invitations ! Brigitte Lemaire, professeur de français en collège vous conseille.
« En tant que professeur de français, je tente, dans la mesure du possible, de planifier les devoirs que je donne à mes élèves : ils ont, au minimum, 3-4 jours pour les faire et ce délai peut aller jusqu’à 1, 2 ou 3 semaines en fonction de l’importance du sujet. Si vous avez l’impression que votre enfant n’a pas assez de délais, n’hésitez pas à en parler au professeur concerné. Sinon, je recommande à tous les parents de prendre le temps d’organiser la semaine de travail avec leur enfant. Il suffit parfois d’un quart d’heure pour mettre à plat l’emploi du temps et pour lui éviter ainsi de se retrouver à faire une dissertation de dernière minute, juste le soir où il rentre fatigué de la piscine. »
L’importance de la relecture
Lorsque l’on relit un devoir, il ne s’agit pas seulement de corriger les fautes apparentes d’orthographe ou de grammaire. Il est aussi fondamental d’apporter un regard neuf sur la copie. La bonne relecture est celle où l’on se pose au moins ces 3 questions : - « Si je n'avais pas écrit cela, quelle objection ferais-je ? » - « S’il me fallait trouver à tout prix une faute, une erreur, une maladresse, où les trouverais-je ? » - « Si je ne m’intéressais pas du tout à ce sujet, pourrais-je néanmoins être séduit par la présentation qui en est faite ? »